Première étape : 5h de bus… la route se fait pleine de virages quand il s’agit de passer de l’autre côté d’une montagne… mais la beauté des lieux aide à passer outre le mal de voiture… la lumière est belle, la végétation incroyable, du mystère encore et de la force… toujours cette particularité de la Vallée des Incas… La fin du trajet se fait sur une petite route en terre, qui nous mène à Hydroelectrica… c’est abrupte du côté de la rivière et on monte haut, mais là encore il est nécessaire de faire abstraction et de regarder la beauté des lieux pour oublier !


Une fois arrivés (c’est plein de touristes qui reviennent du Machu Picchu, et plein de touristes qui arrivent comme nous… c’est un vrai bordel !), on prend le chemin à pied qui nous mène à Aguas Calientes… on nous avait dit 3h, on l’a fait en 2h30, en essayant de marcher vite, se disant que les photos ça sera sur le retour quand on aura le temps ! Un peu épuisés nous allons à notre hôtel et retrouvons juste le guide pour le lendemain autour d’un repas.

Le programme : levés pour être vers 4h au bus (oui on a pris un ticket entrée Machu qui inclus la Montagne… alors on montera pas à pied et encore moins sous la pluie !), faire la queue pour ensuite être au début du site et retrouver le guide à 6h30. La queue se remplit de manière dingue, c’est impressionnant tous ces gens… Mais nous voilà déjà en haut. Le cœur qui bat un peu, on se divise en deux groupes : ceux qui feront la visite en anglais et les autres en espagnol. Anthony part avec le groupe « espagnol » et Mathilde avec les « anglais »… (ce qu’elle regrette, au vu de l’accent du guide, elle n’a pas pu tout saisir, un peu de frustration donc… et en espagnol trop rapide…) ! Nos tickets pour la Montagne spécifient que l’on peut y accéder seulement entre 9h et 10h. On ressort donc rapidement du site pour le petit déj (impossible de manger sur le site, et pas de toilettes), et on repart…


On nous avait prévenu c’est 2000 marches qui nous attendent, c’est beau, mais éprouvant. Mathilde galère et est obligée de s’arrêter régulièrement (on en profite pour rencontrer un petit couple de vieux, trop mignons, qui malgré leur état physique pas au top, se sont fixés d’y arriver… et quand on les voit arriver tout en haut, si heureux, et fiers… c’est émouvant !), mais elle y arrive (et quel pari que celui d’aller au sommet), et Anthony est d’une patience et d’un soutien exemplaire : qu’il s’agisse de l’attente, des conseils pour mieux reprendre sa respiration, des mises en gardes sur le chemin avec certaines pierres pas bien stables....

Le chemin fait parfois un peu peur, puisque rien ne protège du vide immense qui est juste à notre gauche, et toute la brume qui en laisse apercevoir la profondeur.

Mais voilà… nous sommes en haut ! et la vue est absolument incroyable !!! il fait frais, on se prend de grandes bouffées d’air, heureux d’être là ! il y a du monde ici, mais on se fraie un chemin pour prendre quelques photos. La vue à 360 degrés est impressionnante et le site du Machu Picchu, en bas, se fait bien petit… on dépasse aussi la Wayna Picchu (l’autre montagne qui fait partie du site). Tout est emprunt de mystère autour, surtout avec cette brume qui vient d’en bas et qui remonte doucement… les pierres sur le chemin changent de couleurs, en arrivant vers le haut elles oscillent entre le bleu et le vert, et donnent l’impression que la mer y a laissé son empreinte… à certains moments cela ressemble même à des écailles de poissons… non vraiment ici, tout est surprenant…

Nous avons fait l’aller retour en 3h (le temps classique !) on est vraiment fiers !!!


Une fois en bas, et maintenant que beaucoup de touristes sont repartis (il est près de midi et la plupart repartent le jour même pour Cuzco, ils ont donc encore 3h de marche pour Hydroelectrica) on profite beaucoup plus du site. On s’assoit tranquillement au point de vue que tout le monde prend en photo… et on apprécie juste d’être là.

Malgré tout ce monde, malgré la pluie qu’on se prendra régulièrement sur toute la journée… ça ne change rien… mettre les pieds ici c’est laisser l’émotion nous rattraper, faire un pied de nez à tout cet aspect touristique, et se laisser envahir par ce lieu si vieux, si étrange, si mythique… si…mystique…

Parce que la force de ce lieu, ne réside pas seulement dans ses ruines, mais aussi dans ces deux montagnes qui en font partie intégrante, par la brume qui recouvre et envahit parfois le décor, et la vitesse avec laquelle elle se promène… c’est toute la magie qui échappe des pierres, des plantes qui demeurent…

Et c’est se sentir bien petit et fragile devant ce lieu qui reste… face aux constructions de ces hommes, leur ingéniosité…

Et puis et puis… plus de mots… on s’est fait rattraper… avaler par la magie… par la force. Elle nous a nourri aussi surement…

On a pris le temps de refaire la visite nous même, en échangeant sur ce que nous avait appris nos guides et ce que nous captions des visites guidées de l’après midi. Et puis on a dû quitter les lieux… des regards qui ne se détachent pas du site, qui voudraient garder en mémoire tous les chemins, les pierres, leur immortalité… se demandant si on reviendrait un jour…


On passe la nuit à Agua Calientes et repartons le lendemain en fin de matinée tranquillement pour Hydroelectrica avec pour compagne de route Valéry, une allemande rencontrée à Arequipa, avec qui nous avions pris le même bus pour Cuzco, retrouvée par hasard au Machu ! On fait le retour en 3h, cette fois on prend vraiment notre temps, gagnés par la fatigue de la veille, et puis le temps de prendre des photos, de papoter et échanger sur nos voyages !

Le retour en bus est long, on est pas mal hs… mais l’énergie captée la veille continue de nous accompagner… comme ces endroits qui nous auront marqué pendant le voyage, petite boîte bien enfermée en nous, porteuse de belle énergie, de force et de joie !


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"L'on vous dit de tous côtés qu'il n'y a pas de plus beau cadeau que la vie. Nous vous enseignons en fait qu'il n'y a pas de plus belle création...

La vie est belle de ses facettes contradictoires, si nombreuses que vous ne pouvez les compter. Elle ne brille de tant de lumière que par l'ombre qui la souligne.

La réussite ne s'embrasse que par les échecs que l'on étreint.

La réussite n'est accomplissement que si l'on se donne la liberté de vivre ce que l'on nomme échec semblablement.

(...)

N'oubliez pas l'essentiel, revenez-y sans cesse."

Ayaladompa