Cusco nous voilà ! Essoufflement facile avec l’altitude ! Arrivés lundi matin après une nuit en bus, on parcourt les rues en se renseignant auprès de toutes les agences que l’on croise : nous avons jusqu’à dimanche dans la journée pour caler le Machu Picchu en 3 jours, et éventuellement la Vallée sacrée (pour la montagne Arc-en-ciel on repassera c’est à plus de 5000m d’altitude) ! On finit par trouver le moins cher et combiner les deux avec la même agence ! ça s’annonce un peu sport mais ça fait envie !


Mardi visite de la Vallée Sacrée en … une journée ! allez on s’accroche, on commence par le petit village de Chinchero, et découvrons le travail de deux sœurs tisserands : technique de nettoyage de la laine (il faut qu’on retrouve le nom de cette plante, la laine devient totalement blanche une fois nettoyée!), quoi utiliser pour les différentes teintures… c’est magnifique, fait avec une rapidité incroyable !


Deuxième étape les salines de Maras (mais on passe notre tour, à cette époque elles sont marrons, et après avoir vu le magnifique désert d’Uyuni on se dit que c’est déjà bien), on attend donc sagement le bus, et Anthony a même la chance d’apercevoir un condor ! On s’arrête sur le site de Moray afin d’observer cet immense cercle avec ses différents étages ! Il s’agit d’un ancien laboratoire agricole incas du 13e/14e, découvert en 1930 ! L’idée était de créer une vingtaine de micro-climats pour varier les cultures. Les incas avaient compris l’importance de construire en étage pour l’agriculture : à chaque étage une température différente et de là, la possibilité de planter davantage de légumes et plantes ! Ils auraient ainsi réussi à planter 250 espèces de plantes !


Pause déjeuner à Ollantaytambo, le temps de faire un peu les ruines, d’en apprendre davantage aussi sur la culture Inca… Cette ville est aussi importante pour une des batailles que les Incas ont gagnée sur les espagnols. Forteresse, mais aussi centre cérémoniel, observatoire céleste, et site d’expérimentation agricole (comme à Moray mais en plus petit). Au centre on y trouve le Temple du Soleil, avec des blocs de pierre provenant d’une carrière basée à 6km de là… technique : faire glisser les blocs sur des troncs. Mais quand on voit le chemin dans la vallée et remonter si haut c’est impressionnant d’ingéniosité.


Le ventre bien rempli on repart pour plus d’une heure de bus pour Pisaq ! le site est vraiment très beau, les montagnes qui l’entourent sont superbes et la lumière de fin de journée y est pour quelque chose ! on passe outre les quelques gouttes de pluie à l’arrivée et c’est parfait ! là encore les différents étages pour l’agriculture ! et surtout la face d’une montagne, comme "percée' de petits trous… selon les archéologues il s’agirait de tombeaux. Les Incas croyaient à la réincarnation et souhaitaient être enterrés directement dans la terre, en position fœtale (la même position que dans le ventre de la mère), avec des petits objets, amulettes, et tissus pour passer cette étape… Ce sont surtout les gens du "peuple" que l’on enterrait là, les plus importants étaient "installés" ailleurs. Si l’on a bien compris, lors de la fête du Dieu Soleil : Inti Raymi (très important dans la région de Cusco, encore aujourd’hui), et qui marquait le premier jour de l’année dans le calendrier inca et aux origines mythiques du peuple Inca, on ressortait certaines momies et les disposait sur la place après avoir tourné tout autour avec ! Quand les espagnols sont arrivés, ne supportant pas la vue de la mort, ils ont décidé de changer la donne : désormais la fête est à moitié religieuse catholique : c’est la statue de la vierge ou de Jésus que l’on porte tout autour de la place !


On a pas tout tout retenu de la culture Inca, des traditions… le rapport à la nature et à la terre mère (la Pachamama) reste quand même le plus important… et se veut fonctionner dans la réciprocité… et au jour d’aujourd’hui cela fait réfléchir sur notre rapport à ce qui nous entoure, nous nourrit (enfin nous nourrissait !)…


Et puis sans parler de cette culture… il se dégage de la Vallée des Incas quelque chose d’assez particulier… les couleurs sont magnifiques, la terre oscille entre le marron, le jaune et le rouge… et tout est "chargé", beau, un poil mystérieux… surtout avec cette rivière qui coule tout le long de la Vallée… c’est comme en suspend malgré la ville ou les villages, malgré le tourisme, la vie y semble "différente"…


En parallèle de cette visite… vous commencez à nous connaître, qui dit une autre ville dit : gastronomie !!! bien sûr nous avons visité le marché et on a fait mieux : on y est allé avec le cours de cuisine ! 3h30 de cours avec un chef pour apprendre à faire du Pisco Sour, du "Aji de gallina" et un petit dessert chocolat/noix de pécan/dulce de leche ! le cours incluait aussi une petite visite du marché pour acheter les produits qui nous manquaient et une dégustation de fruits exotiques ! On a tout bien retenu pour vous refaire ça une fois en France ! Un régal !


Dans un deuxième temps Anthony a dégusté un… Cuy !!! qui devine ? c’est petit, mignon, poilu… et chez nous c’est en animal de compagnie qu’on le connaît !

Bien joué : cochon d’Inde directement dans l’assiette ! Malgré les rumeurs on en trouve pas partout au Pérou, c’est surtout dans le sud que l’on en mange ! Anthony s’est régalé et pour vous donner une idée du goût… mélangez le lapin et le poulet.


Cuzco reste une ville charmante, petite, avec de petites rues qui montent… dommage que les balades ne puissent se faire "tranquillement"… on y est en permanence alpagué pour…. Tout ! tout ce qui peut être vendu nous est proposé : du rasoir, aux bijoux "en argent", aux porte-clefs lamas… et on en passe, c’est pas toujours évident et on peut vite en avoir ras le bol ! mais une fois passé outre tout cela… on apprécie !


Prochaine étape… le Machu Picchu… et cette question : est ce que la beauté du lieu et son histoire prendra le pas sur les centaines de touristes avec qui nous serons ?!


***


"Je voudrais avoir un lama

Dont le poil serait d'or

Brillant comme le soleil

Et fort comme l'amour,

Doux comme la nuée

Qui dissipe l'aurore.

Pour faire un quipu

Où je marquerais

Les lunes qui passent

Et les fleurs qui meurent."


Literatura Inca