Arrivée à Castro, tout est désert... On était prévenu bien sûr, journée de recensement, tout le monde est censé resté chez soit.

On ne sait pas si cela vient de la météo, changeante, du fait que les rues soient désertes, ou que l’on vienne de quitter un lieu qui nous a transporté, mais l’atmosphère ici semble légèrement austère… c’est pesant, on ne sent pas forcément à l’aise.. Mais nous sommes là alors direction l’auberge et sa petite particularité.
Après une descente périlleuse, nous voici donc face à ces fameux "palafitos" !! et oui ce soir, nous dormirons "les pieds" dans l’eau !!
Malgré l’absence d’eau (marée oblige), c’est vraiment très beau, toutes ces petites maisons colorées érigées sur leur enchevêtrement de poutres. On se pose là un instant à les observer…
Nous voici à l’auberge, sacs déposés, c’est moins (moins moins) chaleureux, dortoirs de 4, nous ne nous attardons pas, nous regagnons vite cette ville en espérant y trouver quelque chose, ce petit truc qui nous donnera envie de rester… peine perdue.. il y a bien l’eau qui finalement est revenue, offrant aux palafitos un reflet dans lequel se plonger. Il y a aussi ce martin pêcheur qui nous a occupé un petit moment, jusqu’à ce qu’il finisse par avoir le ventre plein et regagner son nid.

De retour à l’auberge c’est décidé, Castro n’est pas pour nous, départ le lendemain direction Dalcahue.

Confirmé par une nuit retentissante des bruits de l’auberge, et particulièrement de notre voisin de chambre, dont les ronflements retentissants et insistants ont pourri notre nuit (quand ce n’était pas ceux de ses messages reçus à 4h du matin…). Mais petit dej bien garni, quelques discussions sympas, on quitte cette ville et son auberge pour se rendre ailleurs à 30 min de micro-bus. Et à première vue, plus petite certes, Dalcahue nous plaît davantage ! Direction Lanita Hostel rue O’Higgings !

Nous voici donc devant cette porte en bois, après avoir trouvé la bonne sonnette, une petite dame, Anita (forcément..), nous ouvre et nous invite à rentrer avant de nous enlacer. Ce petit bout de femme pleine d’énergie, part dans tous les sens, mais est d’une gentillesse rare. Du coup il est midi, mais nous voici à table avec son mari et son petit fils pour prendre, notre deuxième petit déj de la journée...
N’oublions pas qu’Anita ne parle que chilien (Mathilde n’est pas au mieux…).
Après avoir donc avalé nos deux tartines, nous voici partis (sous les conseils du mari d’Anita) direction l’Isla Quinchao et plus particulièrement la ville d’Achao et son église (la plus ancienne de Chiloé) classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Mais l’île est balayée par le vent et la pluie. L’église est belle, toute en bleu, toute en bois. Elle a un charme doux et semble "moins froide" que certaines de nos grandes églises. Nous nous baladons un peu sous les gouttes, passons au micro marché du village (le temps d’acheter un bonnet en alpaga pour la frileuse) et de regarder les poissons pêchés le matin. Mais tout est calme ici, et beaucoup de choses sont fermées. On prend un petit café "Au Rincón de Papá" qui parlent 3 mots de français (on va apprécier le café en rentrant parce qu’ici c’est de la poudre instantanée et « ça passe » quand il fait froid, mais bon… => oui le café et le fromage !).

Et après 30 min d’attente (on a pas bien compris les horaires des "micros") on repart vers l’entrée de l’île dans le village de Curaco de Vélez très joli… le temps de marcher tranquillement, et passer voir le rivage (avec une mer qui est malheureusement bien trop loin). Retour en ferry à Dalcahue, quelques courses pour notre repas du soir et repas tranquillou chez Anita. Le petit dej du lendemain est ponctué de discussions avec un espagnol qui arrive du sud (où l’on se rend le lendemain), d’Anita qui nous dit qu’il fait beaucoup trop froid par là-bas (et qui a arrêté de vouloir mettre des chaussons aux pieds d’Anthony qui se promène pieds nus sur le carrelage glacé..), de parts de tarte au citron (qu’il faut manger : "on mangera des fruits et boira de l’eau quand on rentrera"). Bref un vrai personnage cette Anita et tellement adorable !

C’est l’heure de se quitter, embrassades, échanges de coordonnées, et nous voilà dans un bus direction Puerto Montt où l’on passera la nuit avant de rejoindre l’aéroport demain matin. Quitter l’île n’était pas évident, mais l’on en repart chargé de ces belles rencontres, de ces belles énergies et cette force et impatience qui nous poussent à continuer le chemin.

Dans le ferry qui nous mène "au continent" on se dit que pas besoin de prendre l’appareil photo on en a déjà plein hein des photos…. c’est, bien sûr, à ce moment là que les pélicans passent à 20 juste devant nous en file indienne, que les lions de mer en tribus se rapprochent, et…. que nous apercevons des dauphins… mais ces belles images sont bien installées dans notre tête.

Puerto Montt a presque eu raison de notre émerveillement, mais on fait juste une course, on rentre chez Maria (qui nous héberge pour la nuit, trop mignonne et gentille). On a hâte de rejoindre Punta Arenas, de se rapprocher du bout du monde… Ils annoncent 6 degrés et de la pluie… nous voilà prévenus !

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"Canta Chilote canta, que se
escuche fuerte tu voz, tu voz
que desahoge las penas de tu
mar... "