Austral-ement votre…

Bien arrivés à Punta Arenas samedi dernier par avion. Ça change du bus et ça fait du bien !

On arrive un peu sous la pluie, et la température a bien baissé (on en est à 6 degrés), mais on l’a voulue notre Patagonie, et à la sortie de l’aéroport les arbres sont rouges et la terre ocre… tant pis pour les 3 gouttes, nous on y va!

On passera la semaine à l’Hostal Independencia (Eduardo qui s’occupe du lieu est plus que super, et les discussions en « hispanglais » sont sympas et drôles !)… Punta Arenas est bien plus grande que ce que l’on pensait, et ses grandes rues aérées font du bien… au bout c’est la mer et on s’empresse d’aller marcher au bord !

Malgré le vent qui s’est levé dans la semaine, avec parfois de violentes bourrasques (juré on a décollé une ou deux fois), on aura découvert toute la ville, fait la grande promenade qui longe la mer jusqu’à la zone d’embarcadère (1h30)… passé et repassé aux mêmes endroits, découvert des cafés sympas, une librairie, un musée… et puis le cimetière ponctué de grands mausolées (limite des maisons-on exagère rien), de petites tombes, des noms d’ici, d’ailleurs (beaucoup d’Europe- Portugal, Croatie, Allemagne)… incroyable de passer de l’un à l’autre sans changer d’allée… comme certains l’écrivent, c’est l’histoire de la ville qui se déroule en silence sous nos yeux, et tous ces hommes et femmes venus en Patagonie et enterrés bien loin de chez eux. Mais la richesse de cette ville est peut-être aussi la multiplicité de ces origines différentes, de cette variété de noms de famille et de prénoms... de ces mélanges qui la rendent si particulière. On s’est aussi approché du monument de « l’indien inconnu »… tout autour, de multiples plaques de remerciements pour faveurs obtenues… Cela permet de rappeler la place des indiens dans ces terres et la lente « diminution » de leurs peuples et coutumes… (ah ici aussi ?!)

On aura, bien sûr, observé les cormorans en bandes près de la plage, vu des mouettes, tout un tas d’oiseaux (dont nous n’avons pas les noms en tête)… et aux larges tout d’un coup quelques dauphins et lions de mer … décidément c’est peuplé ici, et pour notre plus grand plaisir ! Et puis on prend le temps de s’acclimater. Ici on est bien en automne (d’ailleurs même sur les vitrines des magasins un autocollant indique « automne-hiver »), les arbres sont jaunes/oranges/rouges, la température n’excède jamais 5 ou 6 degrés (le ressenti est moindre bien sûr et les bonnets sont de sortie..), et même au sol le vert s’efface… ça fait quand même une bonne différence avec la petite île d’où l’on vient !

Mais bon an mal an, malgré le temps et en attendant de partir encore plus bas, nous on se balade ! (on essaye de convaincre l’impatience, de se calmer et apprenons à rester tranquille, à prendre notre temps, avec pas mal de repos, pour profiter pleinement quand nous serons à nouveau lancés). On va 3 fois à l’embarcadère pour se renseigner sur notre petit périple à Puerto Williams, à savoir : valait-il mieux faire ce trajet en allant ou en revenant… ? (une question de nuit/jour au passage des glaciers etc..) …

Mais finalement, nous avons enfin nos billets et notre parcours : nous partons demain (vendredi 28) à Puerto Williams en avion (durée de vol 1h), restons vendredi et samedi sur place, et dimanche prenons notre bateau à 8h du matin pour aller à Puerto Toro petit village de pêche un peu plus loin sur la côte, pour la journée, puis repartons en milieu d’après midi pour Punta Arenas. Au total plus de 31h de bateau, par le canal de Beagle, en contournant les îles et glaciers sur le chemin…

Nous sommes tout excités de ce voyage, et avons hâte de nous retrouver dans le village le plus Austral.  Eh oui, n’en déplaise à la version touristique, Ushuaïa reste au Nord du Canal de Beagle : nous, nous serons bien de l’autre côté, sur l’Isla Navarino…

On se retrouve la semaine prochaine, avant notre départ pour Valparaiso !!

***

"Se desciñe la niebla en danzantes figuras.
Una gaviota de plata se descuelga del ocaso.
A veces una vela. Altas, altas estrellas.

O la cruz negra de un barco. Solo.
A veces amanezco, y hasta mi alma está húmeda.
Suena, resuena el mar lejano.
Este es un puerto.
Aquí te amo."


Pablo Neruda