Alors alors cette fameuse nuit en direction de la Bolivie ? Dire que nous avons "dormi" dans le bus est un euphémisme mais nous avons… somnolé (oh que nous exagérons, nous avons dû dormir 3h tout au plus jusqu’à l’arrivée)… non que le bus n’était pas confortable, franchement il y a pire, mais cela a secoué tout le long du trajet de 11h ! qu’il s’agisse de la route, ou pire de la piste. Vers 9h le contrôleur du bus nous donne les papiers à remplir pour les deux douanes (remplir des papiers dans les secousses c’est l’éclate ^^) : la première se passe rapidement (ciaooooo le Chili… with love), et la seconde… on a attendu 1h dans le bus, puis descend, avec tous nos sacs. Finalement on repart, tout s’est bien passé, et ça secoue, ça secoue… parce que pas vraiment de route, plutôt de la piste avec plein de travaux ! et là, malheur, le chauffage devait être bloqué, nous voilà à 35° à étouffer !

Bon c’était pas autant le cauchemar qu’on le raconte (quoique) mais franchement on était vraiment content d’arriver à Uyuni !

Direction l’auberge, trouver un tour pour le lendemain pour le Salar d’Uyuni (le fameux désert de sel), et s’organiser pour la suite. Par manque de temps, nous voilà à faire l’impasse sur Potosi et Sucre ! Deux villes qui, aux dires de tout le monde, valent vraiment le coup… mais ça sera une autre fois : compromis compromis quand tu nous tiens !

Le lendemain départ à 10h30 pour le Salar : dans l’ordre passage au "cimetière de trains", il s’agit davantage du premier rendez vous des touristes, à monter sur les vieilles locomotives… "l’âge d’or" de la Bolivie en quelque sorte, étalé là sous nos yeux… on hésite à s’en réjouir, et à partager la joie des autres en montant partout et prenant beaucoup de photos. Juste le temps de faire un clin d’œil au petit train du théâtre de la Drôme… et nous voilà repartis avec notre guide. Nous sommes 7 dans la voiture, notre guide est sympa (même si il ne parle pas trop au début), et s’avère mine de rien très "responsable" face aux autres. Comme par exemple nous demander de ne pas monter sur les tas de sel que nous trouvons à l’entrée du désert : il s’agit de la culture des habitants du village d’à côté (malheureusement on l’a constaté, plusieurs guides font plaisir à leurs clients et les laissent grimper dessus avec leurs chaussures pour prendre des photos…). On s’arrête rapidement à "l’ojo del salar", le seul endroit du désert où l’on trouve de l’eau : très bonne pour l’arthrose, la circulation, on vient y tremper les jambes ou remplir quelques bouteilles à ramener chez soi : plein de sel et de bons minéraux !

Autour de nous c’est le blanc à perte de vue (bon quelques Jeeps aussi mais on fait avec), du bleu en haut, du blanc en bas, et des montagnes qui encerclent le désert qui semblent être déposées dessus… ça craquèle sous nos pieds, le sel fait des formes différentes en fonction des endroits… On apprend aussi que notre guide est un expert en prise de photo avec mise au point de la perspective, d’ailleurs on passe un bon moment à en faire des photos, à essayer des choses, avec toujours des positions bien précises, et on ne s’arrête pas tant que ça n’est pas parfait ! (il est même appelé par un copain pour l’aider avec ses clients) !  On s’essaie un peu aux mêmes choses tous seuls,  mais clairement on a pas l’entrainement ! L’avant dernière étape de la journée c’est l’Isla Incahuasi (île aux cactus)… cette ile posée là au milieu du sel c’est …. Surprenant, incroyable et si beau. Ces grands cactus, qui sont âgés de 50, 100 ans et même bien plus pour les plus grands ! on se demande comment ça a pu résister à tout ce sel… Ils semblent aussi être les veilleurs de cet endroit, les derniers messagers, les protecteurs… Les mystérieux que nous ne pourrons percer… l’ambiance y est particulière…

Sur le chemin du retour on s’arrête pour admirer le couchER de soleil sur le sel… (on a failli dire « la neige » tellement cela pourrait se confondre de loin )… les lumières et les couleurs sont magnifiques…. Le soleil nous envoie ces derniers rayons et le ciel aux tons bleus clairs et roses font échos sur le sel… quelle journée… On rentre épuisés mais heureux, toute cette nature que nous découvrons, toujours si belle, toujours surprenante… d’une région à une autre, d’un pays à l’autre… on ne cesse d’en prendre plein les yeux et de se faire tout petit face à autant de beauté… Parfois même "mi coupable" de voir que ce tourisme peut abîmer de si belles choses…

Mais retour "à la réalité" debout 1h cette nuit pour prendre le train qui nous emmène vers le nord : direction Oruro, puis La Paz, puis Copacabana… oui tout ça sur une nuit/une journée !!! on se "rejoint" après…

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"Le voyage est comme une porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve."
Guy de Maupassant